105 ans- Révolution d’octobre

La paix immédiate, sans annexion

Il y a 105 ans les révolutionnaires russes, menés par Lénine, prennent le pouvoir à Petrograd (Saint-Pétersbourg). Dans une lettre au Comité central du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (bolchevik) envoyé la veille, Lénine indique qu’il n’ y a plus de temps à perdre, qu’attendre encore un jour serait conduire à la défaite et à la mort et que pour déjouer les manœuvres du gouvernement Kerenski, il fallait que le peuple prenne le pouvoir. Le 7 novembre 1917 (25 octobre de l’ancien calendrier russe), c’est chose faite. Le premier gouvernement ouvrier et paysan de Russie est mis en place.

Cette première révolution prolétarienne depuis la Commune de Paris ne se fera pas sans douleur, avec la résistance acharnée des armées blanches, épaulées par des interventions étrangères des pays occidentaux, dès que la guerre de 1914/1918 aura pris fin.

L’évolution future du pouvoir soviétique est une autre histoire. La révolution d’octobre a l’insigne mérite d’avoir porté alors au pouvoir les représentants des classes exploitées, d’établir une véritable justice sociale et surtout dans une Europe transformée en champ de ruine par la guerre impérialiste, de lancer au monde un appel à la paix dès le 8 novembre (26 octobre).

« Le gouvernement ouvrier et paysan, crée par la révolution des 24 et 25 octobre (6 et 7 novembre) et s’appuyant sur les Conseils (soviets) des députés ouvriers, soldats et paysans, propose à tous les peuples belligérants et à leurs gouvernements d’entamer des pourparlers immédiats en vue d’une paix juste et démocratique.

« La paix juste ou démocratique, dont a soif l’écrasante majorité des classes ouvrières et la laborieuses, épuisées, harassées, martyrisées par la guerre, dans tous les pays belligérants –la paix qu’exigent de la façon la plus résolue et le plus instante les ouvriers et les paysans russes depuis le renversement de la monarchie tsariste,- cette paix, le gouvernement estime qu’elle ne peut-être qu’une paix immédiate, sans annexions (c’est-à-dire sans la mainmise sur les terres étrangères, sans rattachement par la force des nationalités étrangères), et sans contribution de guerre. » (Rapport sur la paix de Lénine au 2^e congrès des Soviets des députés ouvriers et soldats de Russie)

La paix, tout de suite et sans annexion. Cent cinq ans après cette décision du gouvernement révolutionnaire reste d’actualité.